top of page

Formation : la reconversion ralentit, l’IA bouscule les repères...

Dernière mise à jour : 3 sept.

La photographie annuelle du rapport des Français à la formation et à l’emploi réserve cette année quelques surprises.


La 6ᵉ édition du Baromètre français de la formation et de l’emploi, réalisé par Centre Inffo avec l’institut CSA, met en lumière une société active plus confiante, mais aussi plus prudente quant à ses choix d’avenir.



ree

Confiance et mobilité


Près de sept actifs sur dix (69 %) se disent confiants dans leur avenir professionnel. C’est mieux qu’en 2024, dans un contexte où l’emploi se stabilise. Mais derrière ce sentiment positif se cache une réalité mouvante : un actif sur deux envisage un changement d’emploi à plus ou moins long terme, et un tiers à horizon deux ans. La mobilité reste donc un horizon plausible, même si les projets concrets de reconversion marquent le pas.





La reconversion en repli


Seuls 18 % des actifs préparent actuellement une reconversion professionnelle, le taux le plus bas depuis 2021. Pourtant, l’envie de changement demeure : 36 % des non-engagés envisagent d’y réfléchir à moyen terme. Au total, près d’un actif sur deux (47 %) est concerné par l’idée de changer de métier. Les plus jeunes et les demandeurs d’emploi sont ceux qui franchissent le plus facilement le pas, tandis que les salariés installés se montrent plus attentistes.


Une formation encore perçue comme une affaire personnelle


Pour 74 % des actifs, se former relève avant tout d’une responsabilité individuelle. L’employeur et l’État sont appelés en soutien, mais à la marge. Fait intéressant, 69 % considèrent déjà être « suffisamment acteurs » de leur propre parcours de formation. Un signe que l’appropriation progresse, mais qui souligne aussi une fracture : les publics de plus de 35 ans et les demandeurs d’emploi se sentent nettement moins bien informés.


Dispositifs : notoriété contrastée


L’apprentissage et le bilan de compétences bénéficient d’une reconnaissance quasi unanime (plus de 90 % de notoriété). La VAE progresse également. En revanche, des outils pourtant stratégiques comme le Conseil en évolution professionnelle (CEP), la Pro-A ou le CléA restent encore largement méconnus du grand public. Quant au CPF Transition Pro, il gagne enfin en visibilité, avec six Français sur dix qui en ont entendu parler.


L’onde de choc de l’intelligence artificielle


Mais le fait marquant de cette édition est ailleurs : l’irruption massive de l’intelligence artificielle dans les usages professionnels. 97 % des actifs savent de quoi il s’agit et 68 % déclarent l’utiliser, dont plus de la moitié dans leur activité professionnelle. Bénéfices avancés : gain de temps, productivité accrue, nouvelles opportunités d’apprentissage. Les inquiétudes ne manquent pas non plus : dépendance, éthique, fiabilité des résultats.


Besoin massif de formation sur l’IA


Si 38 % des actifs ont déjà suivi une formation liée à l’IA, la demande est encore énorme : 72 % de ceux qui l’utilisent au travail souhaitent être mieux formés. Les besoins exprimés concernent le choix des outils, l’automatisation de tâches, l’évaluation de la fiabilité des réponses et l’art de formuler des requêtes efficaces (les fameux prompts). Autant de domaines où se dessinent de nouveaux marchés pour la formation continue.


Enjeux pour demain


Le baromètre dessine ainsi un paysage ambivalent : une confiance retrouvée, une appétence forte pour la mobilité, mais un passage à l’acte encore limité. Surtout, il met en avant un défi central : acculturer massivement les actifs à l’IA tout en rendant visibles et accessibles des dispositifs de formation encore trop confidentiels. Pour les pouvoirs publics, les DRH et les organismes de formation, le chantier est immense : rassurer, informer et accompagner, afin que la montée en compétences ne se transforme pas en fracture supplémentaire sur le marché du travail.



Sources : Centre Inffo, 6ᵉ édition du Baromètre français de la formation et de l’emploi, enquête réalisée avec CSA en février 2025.


Le Centre Inffo est une association sous tutelle du ministère en charge de la Formation professionnelle, Centre Inffo est doté d'une mission de service public dans le champ de l'emploi, de la formation et de l'orientation professionnelles.


 
 
 

Commentaires


bottom of page